Drôle De Décision

(album: Famille Nombreuse - 2014)

Quelle drôle de décision
J'aimais cette fille du fond du cœur et je suis parti
À peine capable de gérer mes émotions
Ou même la panique, je ne sais plus
La fatigue a fait son effet, le pilon tarde à matraquer la vanité
Et c'est comme ça depuis mon premier amour
Alors à l'heure des découvertes
J'écoutais son cœur contre son plexus
Les troubadours ont laissés place aux trouble-fêtes
En manque de bonus, j'ai lâché l'affaire
Et connu toutes les peines pour l'avoir perdue
Le sexe en guise de détonateur, pourtant la mèche est coupée
Bouchée doubles et couché tous les jours pour oublier
Les aléas, un mouvement de va-et-vient
Programmé comme un ordinateur afin d'enjoliver le quotidien
Mais Johnny vexe les dames quand il parle franchement
Et sans chanvre, il m'arrive d'être détestable et tranchant
Alors j'évite l'amour, l'utopie des garçons sensibles
Cramé par le blues, effrayé par la magie

Laisse béton, Johnny fait le fou, inatteignable
Immunisé contre l'amour au gilet pare-balle
Odyssée sentimentale, vingt ans de trêve
Et vingt ans, toujours les mêmes histoires
Vingt ans pour faire la paire

L'herbe est toujours plus verte chez le voisin
Dans mon quartier, les gens sortent leurs poubelles au petit matin
Chez moi, ça sent la loose mais j'ouvre un velux
Excuse, prétexte un peu comme quand t'essaye de me plaire plus
Et j'avais dit qu'un jour, ça finirait par marcher
Malgré les détours de funambule, j'ai des doutes de plus en plus
Laisse tomber Shakespeare, je vais mourir seul comme tout le monde
Seul Jet Li sait foutre le zbeul sous mon nom
Mec je respire un air pur, le célibat ne s'exige pas
Pourtant ses plaisirs et ses vertus donnent le vertige
Un plan cul, ou devrais-je dire un plan B, jamais ça ne marche
Et j'avais pas le courage d'en faire une aventure
De toute façon, les dés sont jetés
J'avance au pied du mur, un paradoxe
Une paire d'Air Max anti gravité
J'ai des inspirations soudaines
Et des tonnes de choses à dire
Et quand ça va pas bien, je pense à Fuzati
Écoute donc Vive La Vie , livreur d'amour et de messages de haine
Après mes ennuis n'en valent plus vraiment la peine
Impunément j'acquiesce à l'idée d'atterrir
Et pas de tomber fou d'une femme hystéro qui suce pas terrible
C'est vrai, c'est grossier, mais que voulez-vous ?
Un poète honnête, bon, votre gosier fait du charme à mon urètre

Allez laisse béton, Johnny passe l'épreuve
Le bienpensant le gave, ça c'est ma dernière feuille
Mais j'ai toujours la rage
Laisse béton, Johnny fait le fou
Vingt ans, toujours les mêmes histoires
Vingt ans pour faire la paire

Je trouve plus de punch', mes érections sont régulières
Comme un adolescent matant des Pornhub
Me dis pas branleur, mes faits divers dépassent tes anecdotes
Les plus sensationnelles de plusieurs kilomètres, et tremble
Merde, déjà plus d'inspi, j'ai pas confiance en moi
Comment faire taire les mauvais esprits ?
Grande gueule, et séduction
Et même sans succès, ça meublera cette salle vide
À l'instar de mes émotions
Mais va pas faire de gaffe, Elvis est brusque et fier
Johnny, c'est plus le mec sentimental et couillon
JeanJass le confirme, la musique adoucit les mœurs
J'avoue qu'il est l'heure d'avoir le sourire
Le temps se consume, et la route a l'air longue
Donc par ici les feuilles, j'écris des 16
Mon cousin fait la gueule depuis cette rupture
Les portes se ferment, si je dors
Mes problèmes s'exportent et m'en amènent d'autres à terme

Allez laisse béton, Johnny passe l'épreuve
Le bien-pensant le gave, ça c'est ma dernière feuille
Mais j'ai toujours la rage
Odyssée sentimentale, vingt ans de mœurs
Et vingt ans sur les mers des Cyclades
Vingt printemps pour faire ses preuves

Laisse béton, Johnny fait le fou, inatteignable
Immunisé contre l'amour au gilet pare-balle
Odyssée sentimentale, vingt ans de trêve
Et vingt ans, toujours les mêmes histoires
Vingt ans pour faire la paire