Génération Sacrifiée
(专辑: 10 Ans D'avance - 2004)
Ils nous ont pris pour des teu-bés... Sachez que... Si autant de jeunes se sacrifient, ce n'est pas pour rien Y'a aucun plaisir à se suicider, ce n'est que pour assouvir notre faim Avant la fin de cette chienne de vie, on espère en vain respirer une meilleure vie Enfin quitte à risquer sa vie en chemin, c'est notre avis Toute une génération noyée par la fume, la solitude Et quand on marche en bande chacun a
son vécu, son attitude Ses réactions, ses pulsions, ses ambitions, ses directions Le plus souvent dans le banditisme, les transactions Pour les gens qui font de l'argent, intelligemment Quant aux mineurs qui agressent les gens dans la rue, méchamment Un conseil :
joue pas le malin avant que ce soit trop tard avant que tu fasses de la taule Tombe dans la fume, l'alcool, va à l'école Déconne pas car c'est ta mère qui en souffrira Tes petits frères que t'influenceras, l'Etat qui en rira Écoute-moi :
fais pas la tête de mule, ou conneries sur conneries t'accumules Pendant que tu te la racontes devant tes potes, c'est le système qui t'encule C'est ridicule, combien ont commencé comme toi ?
Et aujourd'hui plus âgés que toi, combien regrettent la chance que t'as ?
Génération sacrifiée, j'explique pourquoi c'est comme ça Pourquoi on est comme ça, qu'est-ce qui nous pousse à faire ça Je vois qu'ils parlent de plus en plus de délinquance à la télé Laisse-moi m'en mêler, je mène le débat de tous ces enculés Politicards de merde, démagogues, Rohff refuse le dialogue Ils nous prennent pour des mongoles, veulent qu'on consulte des psychologues Ils se foutent de notre gueule, nous endorment avec les grands mots français J'ouvre ma gueule, hardcore, révolté aux sourcils froncés Je récite la vie de tous les jours, ça se passe en bas des tours Des cités HLM, mon ghetto et ses alentours Hardcore le décor qui m'entoure, je t'en prie viens faire un tour Tu sais très bien où ça se trouve, donc ne fais pas de détour Approche de la délinquance, des mauvais garçons en abondance Fais face aux conséquences de ton institution de ton intelligence et de tes circonstances critiques Etat d'urgence chaotique pour les familles d'Afrique Entourées que de racistes et de flics En majeure partie, y'a que des ciste-ra Répartis dans la police, justice en tant que magistrats Complices de l'État et du programme qui nous est imposé, croyant apprivoiser Par la prison ceux qui veulent s'opposer Mais rien à foutre pour les cas sociaux qui sortent du placard C'est la banqueroute donc on revient au point de départ, prend la même route Vu que rien n'a changé et que sans argent impossible de te ranger En France, même avec des papiers, t'es qu'un étranger Sachant qu'ils volent notre oseille, ce qui fait de leur vie une merveille Veulent qu'on sommeille dans la misère jusqu'à que la mort nous réveille À la veille de la fin du monde, l'amour m'a rayé de son parcours T'es allé en cours courir les risques afin de trouver une porte de secours Ici personne crie au secours, c'est chacun pour soi On conçoit s'en sortir sans compter sur qui que ce soit Tous dans le même cas, famille nombreuse c'est galère Déconcerté par une enfance laborieuse, c'est l'échec scolaire Maintenant, c'est la rue qui t'attend au tournant C'est pas de ta faute ni celle de tes parents, c'est celle du gouvernement Qui fait payer les fiscs, les impôts À nos parents à plein pot, qui eux travaillent sans repos Sachant qu'ils ont des gosses à nourrir, leur scolarité à suivre Le loyer, l'électricité à payer pour survivre Avec quoi ?
Une misère, comparé à vos salaires Bande d'enculés de vos mères, à cause de vous, on fait pleurer nos mères Comment veux-tu qu'il règne une bonne atmosphère de famille Qu'il y
ait de l'affection, du bonheur, comme chez vous les ches-ri ?
Avec une telle situation, y'a de quoi péter les plombs sous la pression Vous sacrifiez notre génération Nous, jeunes du ghettos souffrons d'une douleur atroce Qui nous vient du fond du coeur, ce qui nous rend plus féroce Car le contenu de nos coeurs renforce nos conceptions de la vie Les mauvaises péripéties, nous endurons endurcis, noircis Renferme notre état d'esprit de rage provoque l'orage Qui, lui, fait tomber les larmes comme la pluie Aujourd'hui, le sang coule autant qu'hier Parce que le système pose le même problème qu'hier, cause des pulsions meurtrières Les jeunes s'affrontent malgré que c'est le même combat Deux trains qui se rencontrent à 100 à l'heure ça fait des dégâts Du carnage, dans le bain de notre sang on nage Et quand on s'entretue c'est pour leur victoire qu'on s'engage Dans ma rue, y'a que des mecs qui biz, des petits qui jouent au foot Quand aux toxicos qui se shootent, je leur fais pas la bise mais je les shoote Parce que tu vois, moi la came ça me dégoûte, écoute Si toi tu la refourgues c'est ton problème, chacun sa route En ce qui me concerne j'ai assez de poisse pour que j'en rajoute Et j'ajoute, que j'ai foi en Dieu, et l'enfer je redoute, j'ai des principes Je suis pas de ces types qui s'affirment comme disciples du Sheïtan Participent au triomphe du haram J'anticipe, 6-6-7 façon de marcher de travers Manière de la remettre à l'endroit, car ils nous la font à l'envers Et il s'avère qu'à tout les coups c'est nous qui payeront les risques Dans ces lieux spéciaux construits pour les cas sociaux T'as compris :
la son-pri, afin de nous priver de notre liberté On fait le nécessaire pour vivre et on survit dans la pauvreté En gros on préfère mourir debout que vivre à genoux Ils nous appellent "voyous" parce qu'on déjoue les plans qu'ils projettent sur nous En gros je sais ce qu'est le mal et le bien Et j'ai vu que nous faire du mal leur faisait du bien Ils nous ont tout donné pour nous détruire, anéantir Et à partir de leurs projets ils comptent tout reconstruire Ils se tapent des délires sur notre dos, mènent des expériences Prennent pas conscience qu'ils nuisent gravement à notre existence Quand je pense qu'à Vitry à 16 ans ça braque des banques Ce qui montre à quel point c'est l'argent qui manque Je crois qu'ils se rendent pas compte qu'ils mettent de l'essence dans le feu Même les petits de la cité tentent de tricher dans leurs jeux En bas de la pente, on essaie tous de grimper comme on peut Afin de répondre à nos attentes puisqu'on ne peut compter sur eux Influencé par le banditisme, une jeunesse sacrifiée, répondez :
Que deviendront les petits de mon quartier ?
Puisque le problème c'est l'argent, et sans argent c'est malheureux C'est vrai qu'il pourrit les gens, mais nous permet d'être plus heureux Car assoiffé par un bonheur dont on rêve tant, dont on souhaite tant Paie comptant suffisamment pour être contents On dit que le temps a
pour meilleur amie la réussite On a
trop longtemps attendu donc on procède à l'illicite On s'incite, s'entraîne, puisqu'on traîne ensemble Vu que nos situations se ressemblent il est normal qu'on s'assemble Ensemble, on fait des choses qu'on aurait jamais voulu faire Et quand ça marche mon frère, c'est sûr que t'iras le refaire C'est plus fort que toi, sans ça tu n'es rien, plus de moyens T'as froid, t'as faim, tu deviens ce galérien Qui voit les gens passer, les belles voitures passer Et là tu te sens dépassé quand tu sens le temps passer En silence, tu pètes les plombs, tu perds la raison Très vite t'en trouves une autre :
celle de la tentation pour l'évasion Tragique destin quand tu as pour option la rue À l'école tu ne comprends rien, parce qu'au fond tu ne suis plus Donc t'abandonnes, et laisses ça pour tes petits frères En espérant que tes petites frères vont faire ce que tu n'as pu faire Voilà que tu tombes dans l'alcool, les spliffs, ce qui n'arrange pas les choses T'es trop fatigué, impulsif, qui revendique une vie en rose Rabzas, re-nois c'est vrai que ce mode de vie est insensé Mais faut à tout prix se reprendre, cessons de nous enfoncer Si tu veux pas comprendre, c'est que t'es un peu défoncé Une fois a
jeun réalise enfin dans quel fossé tu t'es lancé Je crois pas que c'est le destin qui veut que tu courre à ta perte Mais le système qui fait de sorte à ce que tu te jettes dans la merde Puis tu refuses de te soumettre et ça ils l'acceptent pas T'es pas chez toi, donc ils envoient leur fils à tes pas La police tourne jour et nuit, te voit galérer Pendant que tu joues les caïds dans la rue on t'a déjà repéré Pour un petit bout de drogue douce, tu pourrais finir au poste Juste pour te casser les couilles, poussé à bout tu ripostes Et là t'as perdu, six millions de façons de nettoyer les rues "La France aux français", les immigrés ils n'en ont jamais voulu Dans ma rue, on a
des Babtous qui ont perdu la boule Ils s'en battent les illes-cou, parce que leur propre bled les refoule Je parle pas de ces bouffons qui ont tout, qui se laissent engrainer Mais ceux qui n'ont rien comme nous, ont la rue pour destinée C'est triste, ce vice finit par nous avoir Plus tu persistes, plus t'accentues la sentence du pouvoir [Que je sois?] responsable de toutes nos contraintes Ils portent atteinte à nos vies, laisse pas d'empreintes car l'homicide est bien réfléchi Je ressens la crainte en observant de loin les gamins Quand je repense à hier en voyant aujourd'hui j'imagine demain Sur le terrain, ils voudront nous abattre comme du bétail On fera la guerre dans nos quartiers, transformés en champs de bataille Vu que pour un rien, ils dégainent le P38 pour braquer, rarement a
jeun C'est pas à un alcoolique qu'il faut que tu refiles un tard-pé Une forte pensée aux nôtres tués de la main de la police Protégés par la loi écrite sûrement de la main d'un raciste Pour tous mes frères incarcérés, au microphone j'insiste Je suis pas venu là en tant qu'humaniste, mais en tant que soldat qui résiste Même si on en a
marre, qu'ils ont tourné nos vies en cauchemars Nous ne perdons pas espoir, nous resterons débrouillards Je pense qu'à l'avenir, faudra penser à construire d'autres prisons Parce que le béton voit grandir sur lui des nouvelles générations Ouais je te parle des marmots qui jouent au foot à la cité, hein Pour l'instant ils sont inconscients Mais bientôt ils seront conscients que sans argent tu n'es rien Et ils feront tout pour l'avoir, comme nous ils vont se démerder Hein, je vais pas te faire un dessin Et ils iront CJD au grand quartier Et avec fierté ils en parleront comme beaucoup aujourd'hui Tu vois, pourtant au départ on était tous des bébés innocents…