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Les Miens
(专辑: Ma Vérité - 2005)
Et tous les gens des cités lèvent leurs mains Et tous les enfants d'immigrés lèvent leurs mains Et tous les gens des quartiers chauds lèvent leurs mains Et tous les gens des ghettos lèvent leurs mains Les miens, Arabes et Noirs pour la plupart d'entre eux J'ai grandi parmi eux, je connais leur histoire Dans l'oubli de moi-même j'écris leurs mémoires J'les aime, j'te prie d'y croire J'ai tant chanté leurs souffrances Eux, ces Français pourtant étrangers en France Je n'ignore pas que profonde est leur déchirure La mienne, je tente de soigner par l'écriture Bien sûr que j'ai en moi une part d'eux Bien que j'étouffe cette rage qu'ils cultivent en banlieue Et c'est toujours de la tristesse que tu peux lire dans mes yeux Et tant de tendresse qui se manifeste de mes vœux Envers ces habitants des quartiers, banlieues, cités Trop cités, qu'on a
souhaité lier à l'insécurité Leur différence naît dans le regard des autres Parfois conséquence :
la violence et autre J'viens de la banlieue, une France à part Et y'a pas que la distance qui nous sépare La cité a
ses codes, son langage, son silence, ses modes Ses méthodes et sa lecture de monde Lèvent leurs mains Et tous les enfants d'immigrés lèvent leurs mains Et tous les gens des quartiers chauds lèvent leurs mains Et tous les gens des ghettos lèvent leurs mains C'est vrai que parmi les miens il y a
des dealers Des tueurs et des braqueurs Des crapuleux mais aussi des durs au grand cœur Des étudiants, des patrons et des sportifs Y'a, des innocents et des fautifs Nos rues sont pleines de talents cachés Transformés en talents gâchés Sous-estimant la valeur du temps Je me pose une question :
"Les miens sont-ils naïfs ou inconscients ?" Lorsque l'envie domine leur raison Je vois les miens en vie, mais en prison De toute façon, mêmes libres, ils se sentent comme prisonniers Rejettent le bon sens comme un fou que t'essaies de raisonner Torturés par les regrets J'crois que les miens pleurent mais en secret Ils sont si loin qu'ils n'arrivent plus à revenir; C'qu'ils voudraient être, ils n'arrivent plus à l'devenir Ils refusent un avenir sans oseille Souvent victimes d'une adolescence sans modèle En bas des tours, le temps leur échappe Leurs vies se consument Splif au bec, regard noir, avenir confus Et certains tapent dans la coke Mais la plupart t'diront que c'est jamais eux mais les autres Combien des miens ne sont pas c'qu'ils voulaient être Ne font pas ce qu'ils voulaient faire Ne vivent pas ce qu'ils voulaient vivre Ils se croient condamnés à l'échec L'inégalité sociale comme prétexte En fait, la délinquance, un héritage maudit Que les plus vieux leur lèguent depuis leur plus jeune âge Alors combien peuvent s'en sortir Construire, partir Ou alors partir pour construire Pour revenir, pour reconstruire et instruire les nôtres ?
Lèvent leurs mains Et tous les gens des cités lèvent leurs mains Et tous les enfants d'immigrés lèvent leurs mains Et tous les gens des quartiers chauds lèvent leurs mains Et tous les gens des ghettos lèvent leurs mains Et tous les fils de prolétaires lèvent leurs mains Tous ceux qui se sentent solidaires lèvent leurs mains Et tous ceux de la France d'en bas lèvent leurs mains Lèvent leurs mains Ça me tue de voir les miens s'entretuer Tirer, tuer, trop s'y sont habitués Pourtant nos histoires sont les mêmes Et quand on se fait face On est comme face à face à nous-mêmes On a
la rage pour les mêmes raisons On subit les mêmes exclusions Reclus dans les mêmes quartiers Enfermés dans les mêmes prisons Nos parents ont fait preuve du même courage Nous aiment du même amour Alors pourquoi tu me dévisages ?
Tandis que les médias nous salissent Que certains nous trahissent Complotent, rêvent en secret que la France nous bannisse Dans leur bouche, avant, on était tous des voleurs Maintenant, dans leurs reportages on est tous des violeurs On violerait nos sœurs à plusieurs On y
verrait une justice, une fierté, un honneur Tu sais ce qu'ils se disent, normal pour des extrémistes en puissance La haine succède à la peur et eux veulent faire flipper la France Frangin, lève ta main si t'as une sœur et que tu la respectes Lève ta main si t'as un frère et qu'il te respecte Lève ta main si t'es conscient que la cité peut être un drame Que tu sois un homme ou une femme Lèvent leurs mains Et tous les gens des cités lèvent leurs mains Et tous les enfants d'immigrés lèvent leurs mains Et tous les gens des quartiers chauds lèvent leurs mains Et tous les gens des ghettos lèvent leurs mains Et tous les fils de prolétaires lèvent leurs mains Tous ceux qui se sentent solidaires lèvent leurs mains Et tous ceux de la France d'en bas lèvent leurs mains Lèvent leurs mains Celle-ci c'est pour tous les gens des quartiers, banlieues, cités qu'on a
souhaité lier à l'insécurité Afrique du Nord, du Sud, Antilles, Europe, espagnols, portugais La misère n'a pas de couleur Au royaume des rêves brisés, des cœurs brisés Des sentiments maîtrisés Quand ils ne sont pas méprisés Ton sens de la survie doit y
être aiguisé C'est en rage, que les faiblesses sont déguisées Les miens n'en n'ont pas l'air, mais ils sont épuisés Les miens, je vais les représenter jusqu'au dernier
完毕